« Quand le cœur est calme et le souffle silencieux,
le corps éprouve de la paix. C’est un état merveilleux
et il n’existe pas de mot ou de phrase pour le décrire »
Yang Cheng Fu,
maître de tai chi chuan
de la lignée des Yang
(1883-1936)
Le tai chi chuan est un art martial, une gymnastique douce, une méditation en mouvement.
La pratique est mouvement et lenteur.
Alors s’installe le calme, la paix et la santé.
Le pratiquant vit ici et maintenant.
La fin d’un mouvement est le début du mouvement suivant.
Cette suite de mouvement nommée forme se déroule sans arrêt,
sans à coup, sans raideur, sans tension.
Le tai chi chuan, dans son unité, contient le Yin et le Yang, le vide et le plein,
le masculin et le féminin, la contraction et l’extension, le début et la fin.
Exécuté dans un rythme lent et constant, coulant comme l’eau d’une rivière,
l’énergie circule sans interruption, tout est fluidité.
Les formes enseignées et pratiquées sont, dans l’ordre suivant :
La 24 (dite forme courte ou de Pékin) la 13 et la 16 (petites formes) et la 103 (dite la forme longue).
L’enseignement est donné avec le respect de la capacité d’apprentissage de chacun.
L’atmosphère proposée est détendue, cordial, amical.
En échange, l’assiduité, l’ouverture d’esprit et la discipline ont aussi leur place.
Les 24 mouvements de la forme courte du style Yang
1. Préparation, ouverture apparente
2. Séparer la crinière du cheval (gauche, droite, gauche)
3. La grue blanche déploie ses ailes
4. Brosser le genou et pousser (gauche, droite, gauche)
5. Jouer du Pipa
6. Reculer et repousser le singe (droite, gauche, droite, gauche)
7. Saisir la queue de l’oiseau à l’ouest (gauche)
8. Saisir la queue de l’oiseau à l’est (droite)
9. Simple fouet
10. Mouvoir les mains comme les nuages (trois fois)
11. Simple fouet
12. Caresser l’encolure du cheval
13. Coup de talon droit (coin droit)
14. Frapper l’adversaire aux oreilles avec les poings
15. Tourner et coup de talon gauche (au coin opposé)
16. Ramper comme le serpent et le coq d’or se tient sur une patte (gauche)
17. Ramper comme un serpent et le coq d’or se tient sur une patte (droite)
18. La fille de jade lance la navette au coin droit et au coin gauche
19. Aiguille au fond de la mer
20. Bras en éventail
21. Tourner, coup de poing du revers, avancer, parer, dévier, coup de poing
22. Fermeture apparente
23. Croiser les mains
24. Terminer la forme
Les 103 mouvements de la forme longue du style Yang
Partie 1 : la terre
1.- Préparation (Ouverture apparente)
2.- Ouverture de la forme
3.- Saisir la queue de l'oiseau
4.- Simple fouet
5.- Mains levées
6.- La grue blanche déploie ses ailes
7.- Brosser le genou
8.- Jouer du Pipa
9-11.-Brosser le genou (gauche-droite gauche)
12.- Jouer du Pipa
13.- Brosser le genou
14.- Avancer, déplacer, parer et coup de poing
15.- Fermeture apparente
16.- Croiser les mains
Partie 2 : l'homme
17.- Emporter le tigre dans la montagne
18.- Poing sous le coude
19.- Repousser le singe (côté droit)
20.- Repousser le singe (côté gauche)
21.- Repousser le singe (côté droit}
22.- Vol en diagonale
23.- Mains levées
24.- La grue blanche déploie ses ailes
25.- Avancer et brosser genou (côté gauche)
26.-Aiguille au fond de la mer
27.- Bras en éventail
28.- Tourner corps et coup de poing fouetté
29.-Avancer, déplacer, parer et coup de poing
30.- Avancer et saisir la queue de l'oiseau
31.- Simple fouet
32.- Mouvoir les mains comme les nuages
33.- Mouvoir les mains comme les nuages
34.- Mouvoir les mains comme les nuages
35.- Simple fouet
36.- Caresser l'encolure du cheval
37.-Coup de pied à droite
38.-Coup de pied à gauche
39.- Se retourné (180) coup de talon gauche
40.- Avancer et brosser le genou à gauche
41.- Brosser le genou à droite
42.- Avancer et coup de poing vers le bas
43.- Tourner et coup de poing fouetté
44.- Avancer, déplacer, parer et coup de poing
45.- Coup de talon droit
46.- Frapper le tigre à gauche
47.- Frapper le tigre à droite
48.- Se tourné et coup de talon droit
49.- Double coup aux oreilles
50.- Coup de talon gauche
51.- Tourner le corps (360) et coup de talon droit
52.- Avancer, déplacer, parer et coup de poing
53.- Fermeture apparente
54.- Croiser les mains
Partie 3 : le ciel
55.- Emporter le tigre dans la montagne
56.- Simple fouet en diagonale
57.- Séparer la crinière de cheval (3 fois)
58.- Saisir la queue de l'oiseau
59.- Simple fouet
60.- La fille de jade lance sa navette (1 fois)
61.- La fille de jade lance sa navette (2 fois)
62.- La fille de jade lance sa navette (3 fois)
63.- La fille de jade lance sa navette (4 fois)
64.- Ouverture de la forme
65.- Saisir la queue de l'oiseau
66.- Simple fouet
67.- Mouvoir les mains comme les nuages
68.- Mouvoir les mains comme les nuages
69.- Mouvoir les mains comme les nuages
70.- Simple fouet
71.- Serpent qui rampe
72.- Coq d'or se tient sur une patte (gauche, droite)
73.- Reculer en repoussant le singe à droite
74.- Reculer en repoussant le singe à gauche
75.- Reculer en repoussant le singe à droite
76.- Vol en diagonale
77.- Mains levées
78.- La grue blanche déploie ses ailes
79.- Avancer, brosser le genou à gauche
80.- Aiguille au fond de la mer
81.- Bras en éventail
82.- Se retourner et le serpent blanc darde sa langue
83.- Avancer, déplacer, parer et coup de poing
84.- Avancer et saisir la queue de l'oiseau
85.- Simple fouet
86.- Mouvoir les mains comme des nuages
87.- Mouvoir les mains comme des nuages
88.- Mouvoir les mains comme des nuages
89.- Simple fouet
90.- Caresser l'encolure du cheval et la main qui transperce
91.- Se retourné et coup de talon
92.- Avancer et coup de poing au bas ventre
93.- Avancer et saisir la queue de l'oiseau
94.- Simple fouet
95.- Serpent qui rampe
96.- Aller vers les sept étoiles
97.- Reculer et chevaucher le tigre
98.- Tourner le corps et balayer le lotus
99.- Tendre l'arc et tirer sur le tigre
100.- Avancer et coup de poing
101.- Fermeture apparente
102.- Mains croisées
103.- Fin de mouvement et retour à la normale
Les Bienfaits du
Tai Chi chuan
Le tai chi met l’accent sur la maitrise de la respiration, vise à harmoniser le Qi et maintenir une bonne santé physique,
mentale et spirituelle. Par son coté méditatif et l’extrême précision des gestes le tai chi chuan apaise le mental,
améliore la concentration, la vivacité d’esprit et la mémoire et favorise une meilleure prise de conscience
de soi et de son environnement. Peut être pratiqué à tout âge.
Des siècles de pratique et d’expérience en Chine ont montré son intérêt pour la santé. Depuis cinquante ans,
il s’est progressivement enraciné dans la culture occidentale mais ce n’est que récemment que
des études scientifiques ont porté sur le Tai Chi. Il est recommandé pour un grand nombre de maladies chroniques comme :
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Les problèmes de dos et de genou tel que : mal de dos, crampes, rhumatisme, sciatique, tissus endommagés, dystrophie musculaire, fractures.
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L’hypertension artérielle et les autres problèmes liés au stress : acidose toxique, hypercholestérolémie
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Les problèmes de circulation : anémie, faiblesse cardiaque, artériosclérose. Fortifie le cœur.
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Les problèmes nerveux : anxiété, angoisse, maux de tête, migraines, insomnies, tristesse, stress, parkinson, sclérose en plaque.
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Les douleurs articulaires : arthrite articulaire et rhumatismale, arthrose
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L’asthme et autres problèmes respiratoires : bronchite chronique, rhume, grippe
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Les maladies psychiques : dépression, hyperactivité, troubles obsessionnels compulsifs (TOC)
Par ses mouvements lents, souples et ronds, il permet au pratiquant d’accumuler son énergie, de la mobiliser et de l’utiliser
à son gré pour se recentrer, se détendre, améliorer sa vitalité, développer sa concentration ou tout simplement vivre plus pleinement son quotidien.
Le corps est progressivement libéré de ses tensions profondes, l’esprit est libre de préoccupations, ouvert.
On obtient peu à peu enracinement et légèreté, douceur et puissance, énergie et tranquillité, équilibre et harmonie.
Ses bienfaits seront ressentis sur tous les plans de l’individu.
Sur le plan physique : par l’ouverture et la mise en œuvre des principaux groupes articulaire du corps permettant l’acquisition de la souplesse,
de la flexibilité et en développement harmonieux des muscles, améliore la posture et l’endurance musculaire.
Sur le plan énergétique : par la stimulation de l’énergie vitale qui se répartie harmonieusement dans tout le système méridien du corps.
Sur le plan émotionnel : par la coordination de la respiration et du mouvement alliée à une intense concentration,
vise à supprimer les principaux blocages psychiques grâce en particulier au travail d’enracinement
et d’ancrage dans le Dan-Tien inférieur (le Hara des japonais).
Cela permet d’arriver à un véritable alignement et à l’ouverture vers le cœur nous ouvrant ainsi la possibilité d’aborder
des formes de méditations plus poussées sans risques de perturbations.
Le style Yang
Le style Yang
Le style Yang est le style de tai-chi-chuan le plus pratiqué en Occident. La forme la plus connue est celle à cent huit mouvements, parfois appelée « forme longue », par opposition aux formes plus courtes.
Les formes du style Yang sont moins martiales en apparence, les mouvements lents. Toutefois, un enseignement complet comporte toujours des applications martiales et souvent des formes avec des armes.
Yang Lu-Chan
Yang Lu-ch'an ou Yang Luchan, (1799-1872), est connu comme le fondateur du Tai chi chuan style Yang.
Dans les premières décennies du XIXe siècle, le tai-chi-chuan n'était enseigné qu'à quelques élèves par les membres de la famille Chen qui vivaient à Chenjiagou, village de la province du Henan. Puisque les membres de la famille Chen n'acceptaient pas d'étrangers parmi leurs élèves, Yang Luchan eut recours à un stratagème en se faisant embaucher comme domestique dans cette famille et il épia ses leçons pendant longtemps, pour ensuite s'entraîner en cachette pendant la nuit.
Le maître finalement le découvrit mais, étonné par l'habileté montrée par le jeune et rusé domestique, il décida de l'accepter parmi ses élèves. Yang Luchang devint en peu de temps le meilleur d'entre eux et, d'après la légende, était invincible. Il s'installa ensuite à Pékin où il ouvrit une école et commença à enseigner son art. Son style avait moins de variations de vitesse que celui de ses maîtres.
En 1850, maître Yang est engagé par la famille impériale pour lui enseigner l’art du tai-chi chuan. Il enseigne également aux unités d’élites de la garde impériale Manchu dans les murs de la cité interdite. Dans les rangs des gardes impériaux se trouve Chuan Yu (Wu Chuan Yu) qui créera à son tour une autre école de tai-chi chuan nommée «Wu» avec son fils Wu Chien Chuan. Pour Yang Lu Chan, il s’agit là d’une position délicate car la dynastie Manchu est toujours considérée comme étant l’envahisseur du peuple chinois, le peuple Han, dont il fait partie. La transmission de son tai-chi chuan se fera donc dans des conditions historiques très particulières qui en affecteront grandement les différents courants qui suivront…
Yang Cheng Fu